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Les ministres de la Défense et de l'Environnement du Ghana meurent dans un accident d'hélicoptère
Il avait décollé d'Accra vers 9 heures, heure locale. Ce mercredi matin, l'armée ghanéenne a signalé la disparition d'un hélicoptère militaire transportant cinq passagers et trois membres d'équipage, sans en préciser l'identité. Quelques heures plus tard, la présidence a annoncé la mort d'Edward Omane Boamah, le ministre de la Défense, et d'Ibrahim Murtala Muhammed, le ministre de l'Environnement. Ils se trouvaient à bord de l'appareil et ont péri dans un accident au sud du pays.
Toutes les personnes à bord ont été tuées, ont confirmé les autorités, tandis que les médias ghanéens ont rapporté que l'hélicoptère se rendait à un événement sur l'exploitation minière illégale, un problème environnemental majeur dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Parmi les victimes figurent également Alhaji Muniru Muhammad, coordinateur adjoint de la sécurité nationale et ancien ministre de l'Agriculture, ainsi que Samuel Sarpong, vice-président du parti Congrès national démocratique (NDC) du président John Dramani Mahama.
La chaîne de télévision locale Joy News a diffusé plus tôt dans la journée des images filmées par un téléphone portable sur les lieux de l'accident, montrant des débris fumants au milieu d'une zone fortement boisée.
« Le président et le gouvernement adressent leurs condoléances et leur solidarité aux familles de nos camarades et des militaires tombés lors de leur service pour la Nation », a déclaré Julius Debrah, le chef de cabinet du président, précisant que les drapeaux seraient mis en berne. La présidence a également indiqué que John Dramani Mahama avait suspendu toutes ses activités officielles pour la journée.
Des ministres aux missions importantes
Nommé en début d'année, Edward Omane Boamah dirigeait le ministère de la Défense à un moment où l'activité djihadiste à la frontière nord du Ghana avec le Burkina Faso connaît une recrudescence.
Bien que le Ghana ait jusqu'à présent échappé à la propagation de l'insurrection djihadiste qui sévit dans le Sahel, contrairement à ses voisins le Togo et le Bénin, des experts alertent sur l'augmentation du trafic d'armes et l'infiltration de groupes du Burkina qui utilisent le territoire ghanéen comme base arrière.
Le Ghana renforçant ses relations diplomatiques avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, désormais dirigés par des juntes militaires en rupture avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Edward Omane Boamah avait conduit une délégation à Ouagadougou en mai dernier. Il s'apprêtait à publier un ouvrage intitulé « Un homme de paix dans une démocratie africaine », consacré à l'ancien président John Atta Mills, décédé en 2012. Médecin de formation, Edward Omane Boamah a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement ghanéen, notamment celui de ministre des Communications lors du précédent mandat de John Dramani Mahama (2012-2017).
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De son côté, Ibrahim Murtala Muhammed, le ministre de l'environnement, était en poste à un moment où le pays lutte contre le fléau de l'exploitation illégale et informelle de l'or, qui ravage les terres agricoles et contamine les eaux.